
La première version de Les Voyages de Pinocchio, en anglais Pinocchio’s Daring Journey, a ouvert en 1983 à Tokyo Disneyland, puis, peu de temps après, dans le Disneyland originel, en Californie. La troisième et dernière version a ouvert en 1992 au Disneyland Park, dans le complexe européen. Le Magic Kingdom, Hong Kong Disneyland et Shanghai Disneyland ne possèdent pas de version de Pinocchio’s Daring Journey.
Les 3 attractions se construisent de la même façon :
Le visiteur embarque dans un wagonnet de bois, puis traverse, dans l’ordre :
- Un spectacle de marionnettes, dirigé par Stromboli, et en vedette la pantin Pinocchio, qui chante « Hi Diddle Dee Dee, an actor’s life for me ».
- Le wagon se dirige vers les coulisses, où Pinocchio s’est fait enfermé par Stromboli, pourtant prévenu par Jiminy Cricket.
- Le wagon s’échappe et, guidé par Jiminy, va vers l’Ile aux Plaisirs, où on y croise Grand Coquin et Gédéon.
- Passé une porte battante, Crapule se transforme en âne, sous les yeux effrayés de Pinocchio. Le wagon passe au milieu d’autres garçons devenus des ânes et le Cocher qui est en train de fermer une caisse destinée aux mines de sel.
- Pinocchio, Jiminy Cricket et le wagon fuient vers la mer et le village de Pinocchio mais croisent la baleine pour sauver Gepetto.
- Enfin, le wagon traverse le village et l’atelier de Gepetto. L’attraction se termine sur une représentation de la Fée et la citation « When you wish upon a star / All your dreams come true ».
Chaque attraction à sa différence : la scène de théâtre de marionnettes se situe à droite et non à gauche dans la version tokyoïte, où Crapule ne se retourne pas. Dans la version américaine, Jiminy Cricket se situe à côté de Pinocchio lorsqu’ils sont enfermés par Stromboli. Enfin, dans la version française, Jiminy Cricket se situe derrière des barreaux entre la scène du théâtre et des coulisses. Il y a aussi quelques différences dans la police d’affiches et écriteaux des attractions.
Chaque version utilise la langue du pays dans lequel il se situe, et il y aussi des différences dans les bâtiments extérieurs et dans la file d’attente et zone d’embarquement, mais trop nombreux et mineurs par rapport à l’attraction en elle-même.

Entrons dans le dessin animé !
Comme pour Snow White’s Scary Adventures ou Peter Pan, c’est en passant la devanture que l’on est invité à prendre part au film : la file d’attente, avec en ambiance la musique du dessin animé, promet un voyage en compagnie (et non à travers les yeux) de Pinocchio. Au fond de la file d’attente, un tableau retraçant plusieurs scènes du dessin animé, comme une affiche de dessin animé, afin de mettre plus en haleine le visiteur, la devanture avec le nom de l’attraction et la marionnette au-dessus pouvant s’assimiler à une affiche de cinéma.
Hi Diddle Dee Dee, le fil conducteur musical du voyage…
Dans le dessin animé, Hi Diddle Dee Dee est interprété par Grand Coquin et Pinocchio, accompagnés difficilement par Gédéon. C’est cette même scène que nous retrouvons sur la fresque dans la zone d’embarquement de l’attraction. Ainsi, avant d’entendre vraiment la chanson, elle résonne dans les souvenirs du visiteur qui va redécouvrir les histoires du pantin à travers l’attraction.
A peine passé la première porte, la musique est interprété par Pinocchio lors de son spectacle. Il s’agit d’un changement majeur : dans le dessin animé, le pantin interprète Sans Aucun Lien. La scène de l’Île aux Plaisirs utilise une interprétation de la chanson à l’orgue de barbarie, qui symbolise dans l’inconscient musical populaire la fête foraine et l’amusement. Puis une version en ragtime succède à l’orgue de barbarie pour accompagner l’entrée dans le bar où Crapule se transforme en âne.
Une version plus lente, sombre et oppressante illustre les dégâts et les caisses avec les ânes. Cette version rappelle l’interprétation de Yo-Ho (A Pirate’s Life For Me), lorsque les barques arrivent dans les grottes jusqu’à Barbossa (version post-2017).
Ainsi, Hi Diddle Dee Dee évolue avec le visiteur et réagit en fonction des scènes présentées : la musique y est narrative. Sans l’image, le visiteur sait où il se situe.
… Mais pas que !
Hi Diddle Dee Dee n’est pas le seul élément musical omniprésent durant l’attraction :
- Des motifs descendants et très courts au basson et au hautbois renforcent la tension de la scène de Stromboli, tout de suite brisé par un motif au celesta, ce joli instrument à percussions, au couleur de glockenspiel avec le système du piano, rappellant des petites clochettes. Ainsi, le célesta rappelle le passage de la Fée Bleue qui libère Pinocchio et Jiminy Cricket.
- La transition entre le mouvement et l’action des caisses d’ânes et le repos nocturne du village se fait principalement par du bruit, des sons sales organisés, rappelant la baleine et la mer.
- Enfin, le calme du village de Pinocchio se fait grâce à la version instrumentale de Quand on prie la bonne étoile (version de la scène finale), puis par la mélodie de La Vieille Boite à Musique. La mélodie rappelle les jouets et autres créations de bois de Gepetto, après qu’on l’ai vu avec Pinocchio transformé en petit garçon.
- La scène de transition entre le village et l’atelier est celle de Pinocchio et Gepetto. Musicalement, on retrouve le même procédé que pour la libération de Stromboli, c’est à dire du célesta qui évoque la magie et la Fée Bleue que l’on voit apparaître et disparaître brièvement !

La musique n’est pas l’élément le plus discret de l’attraction, avec la chanson Hi Diddle Dee Dee qui poursuit Pinocchio (la vie d’artiste est-elle si intéressante ?), cependant, cette ambiance sonore n’est pas l’élément que l’on remarque en premier et accompagne narrativement une histoire déjà connue et très explicite.
La musique, composée de la bande originale et d’arrangements, est orchestralement diversifiée, mais n’est riche que sur les parties tirées du film.
Attraction mineure face à des blockbusters de parcs à thèmes, Les Voyages de Pinocchio vaut la peine d’être parcouru au moins une fois, afin de retrouver toute l’ambiance du dessin animé, des parties amusantes aux parties émouvantes, sans oublier les mots de tension avec l’Île aux Plaisirs ou avec Stromboli